Alors que les Jeux Olympiques modernes continuent de captiver le monde avec des records battus et des performances spectaculaires, l'histoire d’Éric Liddell, l'athlète écossais des JO de 1924, résonne encore aujourd'hui. Son choix de renoncer à sa course favorite par fidélité à ses convictions religieuses rappelle aux athlètes contemporains que l'esprit olympique ne se résume pas qu'à la victoire, mais aussi à la force des valeurs et à l'intégrité personnelle. Dans une époque où la pression de la compétition est immense, l'héritage de Liddell demeure une leçon précieuse sur le véritable sens de l'excellence sportive.
Eric Liddell, surnommé « l’Écossais volant » ou « le pasteur volant », est l'une de ces figures britanniques dont la renommée dépasse largement le cadre de son domaine initial.
Né le 16 janvier 1902 à Tianjin, en Chine, et décédé le 21 février 1945, Liddell a marqué son époque, non seulement par ses exploits sportifs, mais aussi par son engagement profond en tant que missionnaire chrétien.
Une naissance en Chine et une éducation britannique
Eric Liddell voit le jour en Chine, où son père, le révérend James Dunlop Liddell, est missionnaire pour la « London Missionary Society ». Cependant, conformément à la tradition britannique de l’époque, il quitte ses parents dès l’âge de cinq ans pour rejoindre l’Angleterre. Il poursuit ses études au collège d’Eltham, près de Londres, avant de partir en Écosse pour étudier les sciences à l'université d'Édimbourg, où il retrouve son frère.
Un joueur de rugby et athlète de classe mondiale
Eric Liddell s'est très tôt distingué par ses talents sportifs, devenant capitaine des équipes de cricket et de rugby à XV. Ces performances lui permettent d'intégrer l'équipe nationale écossaise de rugby, avec laquelle il participe au Tournoi des Cinq Nations en 1922 et 1923. Parallèlement, il se révèle comme un sprinteur de talent, notamment en se qualifiant pour les Jeux olympiques de 1924 à Paris.
Lors de ces Jeux, Liddell prend une décision marquante en refusant de courir le 100 mètres, sa discipline de prédilection, car les séries se déroulent un dimanche, jour qu'il réserve à sa foi chrétienne. Il se concentre alors sur les 200 et 400 mètres, décrochant une médaille de bronze sur 200 mètres et établissant un nouveau record du monde sur 400 mètres. Cet exploit reste gravé dans l'histoire de l'athlétisme et a été immortalisé en 1981dans le film Les Chariots de Feu.
Une foi inébranlable et un engagement missionnaire
Mais au-delà du sportif, Eric Liddell est avant tout un homme de foi. Dès sa jeunesse, il se fait connaître comme un orateur chrétien prêchant devant la « Glasgow Students’ Evangelical Union ». Cependant, en 1925, au sommet de sa carrière sportive, il prend la décision radicale d’abandonner l’athlétisme pour suivre les traces de son père et partir comme missionnaire en Chine.
Pendant 18 ans, Liddell œuvre à Tianjin, sa ville natale, où il est ordonné pasteur en 1932. En 1934, il se marie et continue de servir la communauté malgré les tensions croissantes en Chine, en raison de la guerre sino-japonaise.
En 1943, Liddell est capturé par les Japonais et interné dans le camp de Weixian, dans la province de Shandong. C’est là qu’il meurt en 1945 d’une tumeur au cerveau, très probablement exacerbée par les conditions de vie extrêmement difficiles dans le camp.
Un héritage durable
La mort d’Eric Liddell provoque une grande émotion en Écosse où il était resté une figure très populaire. Son dévouement à sa foi et à son prochain, ainsi que ses exploits sportifs, ont laissé une empreinte indélébile. En 2018, son histoire est à nouveau portée à l’écran dans le film Les Ailes de la Victoire, où il est incarné par Joseph Fiennes, rappelant à tous l’extraordinaire parcours de cet homme qui a su allier foi et sport au plus haut niveau.
Eric Liddell reste un modèle de persévérance, de courage et de dévotion, inspirant tous ceux qui croient en l’importance de rester fidèle à ses convictions, quelles que soient les épreuves rencontrées.
Source : Musée protestant
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